Nous ne défendrons pas leur ordre.
Nous avons manifesté hier en tant que soignant.es, mais sans blouse.
Nous avons manifesté au milieu d’un peuple en colère, de toutes les générations et de tous horizons.
Une société qui, ensemble, a crié son refus de la surveillance, de la domination policière sur nos vies et nos luttes, son refus de la violence de leur « ordre ».
Nous étions des centaines de milliers dans toute la France, mais nous savons que ce rassemblement va bien au-delà.
Nous avons créé du commun.
Nous nous sommes adressé.es à ce (notre?) gouvernement, et nous nous sommes adressé.es à cette (notre?) police.
Cela fait des mois, des années que nous alertons, en vain. Nous leur avons parlé de nos vies, de nos conditions de travail à l’hôpital, de la déshumanisation des soins, ils n’ont rien écouté.
Nous leur avons parlé du racisme de leurs institutions, de leur police qui nous frappe, nous insulte, qui tue et mutile dans nos quartiers et pendant nos manifestations, ils nous ont répondu qu’ils ne supportaient pas que nous parlions de violence policière, et pire, qu’elle n’existait pas.
Nous avons dit notre exigence de justice, ils nous ont regardé.es, goguenards et condescendants.
Mais que protège cette loi dite de sécurité globale ? A qui profite le crime ?
Alors qu’ils imposent encore des économies à l’hôpital pour l’année à venir, ils dépensent des millions pour acheter des drônes pour nous surveiller, armer leur police, qu’ils envoient, impunie, semer la peur par sa violence débridée.
Ils frappent et chassent des réfugié.es venu.es revendiquer leur droit à un hébergement, ils les ont traité.es avec la plus grande inhumanité, bafouant les lois et déniant les principes élémentaires des droits de l’homme.
Nous leur proposons des solutions, pour vivre ensemble, pour prendre soin de chacun.e, pour surmonter cette crise et les prochaines à venir, eux s’enfoncent dans le fascisme.
Ils franchissent toutes les lignes rouges. Sans honte.
Les immenses manifestations d’hier démontrent cette fracture sociale et ces inégalités qu’ils creusent.
Leur pouvoir n’est plus légitime.
